GENERATION ECOLOGIE
Génération Écologie a été crée officiellement en 1991, mais son histoire commence bien avant sa fondation. En effet, ses membres fondateurs (Brice Lalonde, HarounTazieff, Jean-Louis Borloo, Noël Mamère, Yves Pietrasanta, etc.) avaient derrière eux des années de lutte contre l’occupation du Larzac, la pollution, la société de consommation, les armes nucléaires et surtout les atteintes à l’Environnement et au fonctionnement de la Planète elle-même.
Ce fut donc, à l’origine, un regroupement d’écologistes historiques dont la plupart venaient des « Amis de la Terre » et avaient suivis leur président, Brice Lalonde, alors ministre de l’Environnement, dans le mouvement politique. Ils étaient plusieurs milliers parmi les plus ardents défenseurs de l’Environnement.
La Charte de GE qui est son acte fondateur (et qui est encore en vigueur) a donné son caractère au mouvement. Les valeurs de base (toujours d’actualité) étaient : la compétence, le réalisme,
les propositions concrètes, la volonté d’aboutir ( « agir et pas gémir » est toujours le slogan de GE), le militantisme et le volontariat (GE n’a jamais fait commerce de l’Ecologie), et
l’ouverture au dialogue avec les autres partis politiques (principe de double appartenance toléré). A cette époque GE était un formidable creuset pour les écologistes et nombre d’entre eux, de
Patrice Hernu à Lionel Stoleru en passant par Corinne Lepage, y ont fait leur classes.
Mais toutes ces valeurs et ces ambitions généreuses et enthousiastes n’ont pas cours dans le « système » politique français ou seul compte l’appartenance à un clan politique. La volonté de GE
de dialoguer avec tous les partis plutôt que de rentrer dans un combat droite/gauche a été interprété, au mieux comme un acte d’insoumission (défaut grave vis-à-vis des partis dominants) et au
pire, comme de l’opportunisme (défaut irrémédiable vis-à-vis de la presse et de l’opinion publique).
En ne voulant pas s’insérer définitivement et irrémédiablement dans le clivage droite/gauche, GE s’est mis a l’écart du milieu politique et a été combattu par les deux bords.
En devenant le « mouton noir » de la vie politique, GE encourrait des difficultés qui n’ont pas manqué d’arriver. Les écologiste « carriérisme » rejoignaient les partis de pouvoir
cependant que les « militants environnementaliste » quittant le domaine politique pour aller renforcer le milieu associatif.
GE a maintenu son cap à contre-courant, en affrontant pas mal de tempêtes électorales comme en témoignent les résultats électoraux et les sondages. En 1992, GE seul recueillait 7.2% de
suffrages aux élections régionales et 11% en association avec « les Verts » aux élections législatives de 1993. Les sondages (BVA- Paris –Match) de février 1996 accordait 6% d’intentions de
vote à GE contre 4% aux « Verts » qui étaient toujours les deux principaux partis politiques. En octobre 1998, ce même institut de sondage accordait 5% aux « Verts » contre 4% à GE et, en mars
1999, il accordait 8% aux « Verts » contre 2% aux « autres écologistes ». Entre temps, les accords entre le PS et « les Verts », étaient passés par là donnant à ces derniers les élus le
financement et la couverture médiatique nécessaire.
Les dernières élections régionales et cantonales ramènent GE aux alentours de 4%.
Cependant, pour GE cette dernière période n’aura pas été inutile pour plusieurs raisons :
- Sur le plan interne les militants qui sont restés sont solides et ils sont rejoints par des nouveaux qui viennent les épauler, signe que le message est mieux compris.
- Sur le plan externe, les problèmes écologiques se font de plus en plus pressants et l’opinion publique s’en inquiète cependant que le milieu politique (toujours occupé par une
confrontation droite/gauche) montre son incapacité à s’ouvrir au dialogue avec les écologistes autrement qu’en terme de tractations (à gauche) ou de soumission (à droite).
GE pense que ce clivage politique hérité des 19ème et 20ème siècles vont peu à peu laisser place à une « dualité» entre les défenseurs et les opposants à une politique de « Développement
durable ». Dans ce cas de figure, GE retrouvera sa place au milieu de tous les écologistes convaincus. Son combat n’aura pas été vain.